Crédit Renouvelable

Est-ce un Bon ou Mauvais crédit ? Qui y a-t-il à savoir sur le crédit renouvelable ?

Le crédit renouvelable est plus complexe qu’il n’y paraît. C’est un type de crédit en profonde mutation et qui requiert quelques infos pour être bien compris. Longtemps ce crédit a été le produit phare des sociétés de crédit en France : c’est un produit cher (on va voir que le taux baisse beaucoup en ce moment), mais il a l’avantage de la souplesse, de la rapidité et de la discrétion. Il est donc depuis 20 ans un des crédits les plus utilisés dans notre pays (mais on va voir plus bas que les choses changent). Les raisons de son succès sont à mon avis :

Un crédit souple et multi-usage :

  • Le crédit renouvelable est d’ordinaire au départ prévu pour une durée de 3 mois à 1 an, mais il y a quasi systématiquement une clause de tacite reconduction, on se retrouve donc à avoir une forme de “crédit permanent” (parfois reproché).
  • C’est un crédit “non-affecté”, c’est-à-dire qu’il n’est pas destiné a être utilisé pour acheter un bien spécifique. On en fait ce qu’on veut. Il se rapproche en ce sens de l’autorisation de découvert ou d’une facilité de trésorerie.
  • C’est un crédit utilisable en partie ou en totalité, il n’y a pas de conditions spécifiques sur le montant emprunté à dépenser (juste un maximum théorique). On décide donc de combien on a besoin chaque mois.
  • Le crédit renouvelable est la plupart du temps adossé à un compte courant bancaire, et chaque mois, une somme fixe est automatiquement prélevée pour rembourser le crédit : on n’a donc aucune démarche spécifique à faire.
  • Enfin, le crédit renouvelable permet le plus souvent l’accès à une carte de crédit spécifique qui permet de retirer du liquide dans les distributeurs automatiques (ce qui est bien pratique).

Une obtention rapide :

  • Crédit facile : comme le crédit renouvelable n’est pas affecté, le montage du dossier est très rapide.
  • Le fait qu’il s’agisse d’un produit cher (donc très rentable pour la banque) permet aussi d’accélérer le processus pour permettre une consommation rapide !
  • Le déblocage des fonds est le plus rapide parmi les crédits à la consommation.
  • Une fois mis en place, c’est le seul crédit disponible en permanence immédiatement, ce qui permet des achats coup de coeur.

Crédit discret :

L’aspect permanent du crédit renouvelable permet d’éviter les passages répétés devant le banquier ou l’organisme de crédit pour réexpliquer pourquoi on a besoin de cash. Les affaires privées le restent.
N’étant pas affecté, c’est un crédit discrétionnaire : dont l’utilisation ne regarde que l’emprunteur… sans pièces justificatives à produire.
On est donc tranquille avant, pendant et après la souscription du crédit.

Crédit renouvelable – autres points spécifiques à connaître :

  • C’est un crédit plus cher que le crédit personnel ou le crédit affecté – on l’a dit – de l’ordre de 14% à 22% de TAEG. Vous pouvez : comparer les crédits.
  • C’est un crédit qui, malgré une utilisation très souple, est éligible à une assurance crédit qui peut couvrir de nombreux cas où l’on ne peut plus rembourser (accident, licenciement, perte d’emploi…).
  • C’est un crédit que l’on peut annuler 14 jours après la signature (en remboursant les sommes déjà empruntées bien entendu).
  • Les frais de dossier sont bas – et souvent offerts (faites juste l’effort de le demander).

Crédit Renouvelable en France

Le futur du crédit renouvelable.

Il faut avoir en tête que c’est le crédit renouvelable qui a permis l’essor fabuleux des entreprises de crédits françaises. Peu de Français le savent mais Cetelem par exemple est un poids lourd du crédit conso à l’échelle mondiale, et un leader en Europe.
Dans le même temps, c’est un crédit souvent montré du doigt, car les surendettés en ont souvent un.
C’est donc un sujet sensible pour le gouvernement, car d’un côté il y a une pression des consommateurs pour plus de protection concernant ce crédit et de l’autre le risque de fragiliser énormément un secteur dynamique et porteur.
Durant des années, rien n’a été fait. Puis Christine Lagarde a planché sur la question et est parvenue à mon avis à une solution raisonnable.
Ce sont ses mesures qui se mettent progressivement en place depuis mai 2011 et qui concernent pour une grande part le crédit renouvelable.
Si le sujet vous intéresse vous pouvez consulter l’article complet : nouvelles règles du crédit conso. Sinon, en voici les grandes lignes…

Un seul nom.
La ministre a déjà cherché à limiter les dénominations de ce crédit, pour éviter les profusions d’accroches marketing et publicitaires, qui rendent difficile la compréhension du produit et les comparaisons. J’ai connu personnellement le crédit renouvelable sous des dizaines de noms plus accrocheurs les uns que les autres ! Vous souvenez-vous de Crédit Revolving ? Réserve Permanente ? Crédit Permanent ? Etc. Désormais tout cela est terminé, les appellations fusionnent en une seule mention légale : “crédit renouvelable”.

Limiter l’agressivité commerciale.
Le crédit renouvelable est souvent souscrit en grand magasin, associé à une carte de fidélité. De nombreux concitoyens ne savaient pas clairement ce qu’ils souscrivaient.
La ministre a donc également imposé plusieurs mesures :

  • Obligation de proposer au client systématiquement un “crédit normal” – c’est à dire affecté à un achat précis et limité à cet achat – au lieu du crédit renouvelable.
  • Obligation de mieux expliquer au souscripteur qu’il prend un crédit (formation du personnel et mise en avant de la mention “un crédit vous engage et doit être remboursé”).
  • Obligation en caisse de demander au client s’il souhaite payer à crédit avec la carte de fidélité ou comptant (manifestement, avant, la caisse procédait souvent à crédit sans demander).
  • Interdiction de faire des offres promotionnelles réservées à un achat à crédit.

Un des autres grands points, je pense, a été d’encadrer la publicité du crédit par des règles strictes.

  • Fini désormais les pubs avec un taux promotionnel hallucinant de 4% avec écrit en tout petit : “4% les / premiers mois, puis 22% par mois“…
  • Les taux promotionnels ne devront pas être écrits plus gros que les taux normaux sur les publicités, et le TAEG annuel moyen devra être aussi indiqué. Une très bonne mesure pour rétablir le TEG dans sa fonction d’indice de comparaison standardisé entre les différentes offres du marché !
  • Interdiction d’insinuer dans une publicité ou un prospectus que le crédit “améliore la situation financière de l’emprunteur” ou permet de “maintenir son niveau de vie” comme le disait certaines réclames.
  • Obligation d’illustrer le crédit proposé avec un exemple concret pour assurer une meilleure compréhension du public.
  • Enfin, la ministre a doublé le délai de rétractation (de 7 à 14 jours) et a fortement limité les pénalités de remboursement anticipé (on peut donc désormais rembourser d’un coup son crédit en cas de rentrée soudaine de cash).

Réduire les taux.
Très certainement l’obligation la plus impactante pour les banques et sociétés de crédit : Christine Lagarde a voulu dans sa Loi imposer progressivement – sur plusieurs années – une uniformisation des taux du crédit.
Le taux d’intérêt du crédit renouvelable étant le plus élevé des 3 grands types de crédits en France, il ne va pas cesser de décroître dans les prochains mois. Déjà les banques envoient des notes de renouvellement de crédit à leur client en indiquant une baisse des taux (évidemment, elles présentent la chose quasiment comme un effort commercial de leur part).

Libérer les consommateurs du “crédit perpétuel”.
Certains acteurs du marché, en particulier de grandes enseignes de la distribution, proposaient des crédits renouvelables avec de tout petits montants de remboursement mensuels. Sur le prospectus le produit semblait très attractif, mais dans les faits les remboursements couvraient tout juste les intérêts sans rembourser la somme empruntée ! On finissait par ne plus payer que les intérêts… éternellement ! La ministre a imposé que désormais un petit crédit renouvelable de moins de 3000€ soit obligatoirement remboursé en 3 ans maximum, et en 5 ans maximum pour les plus gros crédits.

Cette série de mesures n’a pas été facile à faire passer, les grands acteurs du secteur ayant fait un fort lobbying pour éviter sa mise en place (voir l’article : le crédit renouvelable en danger).

Cependant, depuis sa mise en oeuvre, les premiers effets de la Loi ont été décelés en juillet 2011, avec une chute spectaculaire des taux d’intérêt en France. Une étude indépendante a en effet comparé les TAEG de 10 banques et organismes de crédit pour constater que le coût des intérêts a été divisé par plus de 2 en comparaison à 2008 !

Aujourd’hui les sociétés de crédit et les banques gèrent comme elles peuvent ce changement majeur concernant leur produit phare et réfléchissent au futur.
A terme, avec l’uniformisation du taux de crédit il est probable que le crédit renouvelable tel que nous le connaissons – et après 20 ans de règne – ne vienne à disparaître.
Déjà de gros acteurs du secteur, Cetelem en tête, réfléchissent à la viabilité d’un nouveau système simplifié qui comporterait uniquement 3 tranches de crédit par montant emprunté, avec 3 taux différents. La lutte sera dure pour conserver les clients et le marketing devra inventer de nouvelles solutions attrayantes. Les sociétés révisent toutes leur grille tarifaire pour fidéliser les clients. Les plus douées en marketing tournent déjà la Loi à leur avantage en en faisant un argument commercial de réassurance.

Crédit Renouvelable Cetelem

Cetelem, toujours très réactif en pub, s’adapte déjà et fait de l’encadrement légal un argument commercial.

A mon avis, le crédit renouvelable va rapidement perdre de son intérêt pour les acteurs du crédit et une nouvelle offre va émerger en replacement. La bonne nouvelle c’est que toute cette évolution est favorable au consommateur, qui disposera au final de plus de protections, de meilleurs produits et de taux d’intérêt beaucoup plus bas : l’avènement du crédit pas cher !

Avis final sur le crédit renouvelable.

Le crédit renouvelable devrait être réservé à ceux qui ont des moyens financiers conséquents (CDI, salaire correct). C’est un bon produit en soi, j’aime surtout son côté souple et permanent – mais à condition de pouvoir rembourser vite, voire par anticipation.
Lorsque l’on est en CDI, ce crédit sert souvent comme facilité de paiement – une sorte d’avance sur salaire. Personnellement j’essaye de rembourser mes 900€ de crédit renouvelable en 3 ou 4 mois. J’attends à chaque fois de reconstituer ma réserve et c’est le signal que je peux à nouveau faire un achat plaisir. Lors de la négociation concernant le crédit (si vous passez par une banque) demandez bien des montants de remboursement massif, pour éviter de payer trop longtemps des taux d’intérêt très élevés.

N’oubliez pas non plus qu’il existe d’autres types de crédits qui peuvent être plus adaptés à votre situation (plus de protections et garanties) et qui s’avéreront être des crédits moins cher.

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